"J'ai eu envie d'associer le concept d'une série à cette légende locale": le Seynois Choukri Ben Meriem se confie sur son feuilleton dédié aux Deux-Frères

Quel a été votre parcours avant de vous attaquer à la légende des Deux-Frères ?
J’ai grandi à La Seyne où j’ai fait toute ma scolarité, avant la fac de droit à Toulon. J’ai aussi pris des cours de théâtre avec l’association seynoise Miroirs, puis au centre Tisot, et je suis allé me perfectionner à Paris. En parallèle, j’ai participé à des courts-métrages en tant qu’acteur, j’ai fait une apparition dans le film Coco de Gad Elmaleh. Puis j’ai décidé de réaliser mon propre court-métrage, intitulé Alike, en 2014 à Montréal où j’avais des contacts. J’ai aussi réalisé une fausse pub pour la Ford Mustang, tournée sur la corniche merveilleuse, un court-métrage (Storytelling), ainsi qu’une série d’interviews de jeunes réalisateurs (en vidéo et en podcast), histoire de montrer ce que je peux faire et me constituer un petit réseau. J’ai vécu plusieurs années à Londres et, depuis 2023, je suis revenu m’installer à La Seyne où j’ai pris un job alimentaire (administratif) tout en poursuivant mes projets artistiques.
Comment est né celui lié à la légende des Deux-Frères?
Après avoir vu une série américaine (Outer Banks) sur une chasse au trésor, j’ai eu l’idée d’associer le concept avec la légende des Deux-Frères, pour faire une fiction, tout en déformant des éléments du réel. Par exemple, faire croire que Michel Pacha aurait pu trouver un trésor qui aurait constitué une partie de sa fortune… Ce qui donnerait envie à d’autres de se mettre en quête d’un magot encore enfoui du côté des Sablettes…
Quelle légende avez-vous retenue concernant les Deux-Frères?
J’en ai répertorié cinq, qui donneront lieu à cinq épisodes de la série, en commençant par la plus populaire, celle de la sirène secourue par deux pêcheurs, deux frères, qui en tombèrent amoureux avant que celle-ci ne succombe et que les deux hommes ne soit transformés en rochers par Poséidon, furieux de leur querelle. Le premier épisode de 45 minutes est terminé; quatre autres sont en préparation et chacun aura pour toile de fond l’une des légendes avec, en fil rouge, une chasse au trésor. Tout cela constitue le projet "La Seyne Legends", tourné en grande partie en anglais (sous-titré à l’écran) car les chercheurs de trésor viennent du monde entier…
Quand s’est déroulé le tournage?
Il a eu lieu entre juin et octobre 2024 avec une vingtaine de comédiens et une trentaine de figurants, essentiellement Seynois. On a tourné à La Verne, à Saint-Elme, aux Sablettes, en forêt de Janas, dans les jardins du fort Balaguier…. Je remercie d’ailleurs les Seynois qui nous ont ouvert des lieux privés (restaurant, appartements…) ainsi que le club de plongée du CSMS qui, avec ses ressources, nous a permis de tourner des images sous-marines sur l’épave de l’Arroyo. Et je dois dire que nous avons ici des décors exceptionnels. La Seyne a beaucoup de potentiel; c’est une chance d’y vivre et d’y tourner!
Quand le film sera-t-il présenté?
J’ai fait une demande en mairie et à TPM (qui m’ont facilité les choses pour le tournage) afin de pouvoir le projeter sur un grand écran sur la plage des Sablettes avec, en arrière-plan… les Deux-Frères! J’attends les réponses, j’espère que cela sera possible avant la fin de l’été. Par la suite, le film pourra être diffusé en salle. Des demandes ont été déposées dans les cinémas du coin.
Comment voyez-vous la suite?
Pour le premier épisode, nous avions un budget de 15.000 à 17.000 euros. Désormais, on cherche les financements pour tourner les quatre épisodes suivants. J’espère que le premier va me servir de carte de visite pour dénicher des partenaires.
En attendant, vous présentez une exposition ce week-end…
Oui, on va y présenter des photos du tournage, des accessoires, des costumes… L’idée, c’est de faire découvrir au public l’univers du projet, et de donner envie d’assister à la projection. Le vernissage aura lieu ce vendredi à 18 h, dans l’atelier de l’artiste peintre et sculpteur Jacques Servières (38 cours Louis-Blanc). L’exposition sera visible samedi et dimanche de 9h30 à 19h30. J’y serai présent avec toute mon équipe.
Var-Matin